samedi 30 avril 2016

17 et 18 juin – Rencontres de Saint-Alban

XXIèmes rencontres de Saint-Alban

Actualités de la Psychothérapie institutionnelle
"Où se cache le travail ?"

Vendredi 17 et samedi 18 juin 2016

renseignements :  assoculturelle@chft.fr


Le travail aurait-il perdu toute valeur, tout sens, toute incidence ?
Dans nos établissements-entreprises où tout se mesure, s’étalonne et s’évalue, la dimension de « travail thérapeutique », avec sa part d’indéfinissable, est évacuée ; tout l’espace de soin est rempli jusqu’à saturation par les protocoles, les procédures et les « bonnes » pratiques avec leur cortège de rigidités bureaucratiques. Confrontés à une logique comptable qui s’impose toujours plus comme seule pensée possible, finirons-nous par devenir étrangers à nos propres conceptions du travail de soin, avant d’entrer, vaincus, dans une servitude devenue inéluctable ? Est-ce qu’asservis par toutes ces normes nous finirons assignés à occuper un emploi sans avoir à travailler ? Non, résolument non !
C’est pourquoi il est urgent de nous poser cette question : qu’est-ce qu’être au travail ?
En effet, nos institutions recèlent encore, et souvent bien plus qu’on ne le croit, des forces vivantes de créativité et de résistance face à ce système aliénant et à ces processus enfermants, réducteurs et mortifères. Dans les lieux de soin nous restons, bien plus que ceux qui nous administrent ne le voudraient, questionnés, travaillés par ce qui ne ploie pas devant la normalisation, par ce qui ne veut pas disparaitre, par ce qui résiste, insiste, ce qui ne s’épuise pas à se faire entendre envers et contre tout : le Sujet dans sa singularité. En effet le Sujet, comme Sujet de l’Inconscient, ne se mesure pas, excède tous les conformismes et échappe à toutes formes de pouvoir et de savoir qui voudraient le faire taire. C’est bien parce que la valeur et les effets du travail ne se réduiront jamais à leur évaluation comptable qu’il faut continuer à penser le travail comme un lieu d’étonnement et de résistance. C’est cette inventivité  au travail qui peut nous permettre de ne pas rester sourd à ce qu’énonce avec tant d’insistance l’inconscient. Car ce sont justement nos limites qui rendent possible notre mise au travail et les effets thérapeutiques qui peuvent en résulter. C’est aussi la théorisation des limites de ce travail qui est aujourd’hui entendue comme l’aveu de notre impuissance et de notre incompétence par une administration qui préférerait substituer à l’inventivité subversive du travail le confort mal rémunéré d’un emploi. En cherchant où se cache le travail en institution nous retrouverons certainement une part de notre humanité.

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