mercredi 28 décembre 2016

mardi 17 janvier - Besançon

En hommage à Jean Oury

Quand la psychothérapie institutionnelle 
ré-enchante le travail social

« Pour pouvoir soigner des personnes, 
il faut d’abord soigner l’établissement ! » 
Tel est l’axe que promeut la psychothérapie institutionnelle !

Journée organisée en partenariat avec le MAIS Bourgogne-Franche-Comté



Meilleurs voeux

Toute l'équipe de la revue Institutions 
vous adresse ses meilleurs voeux pour l'année 2017


Du raffut dans les feuillus
 Gravure et crayons © Lucile Lacoste



mardi 22 novembre 2016

Jeudi 24 novembre La Criée, Reims

Dans le cadre des séminaires du Collectif 
de recherche de La CRIEE 


Rencontre et conférence
 au centre Antonin Artaud
40 Rue de Talleyrand Reims
21h00

L'association La Criée
reçoit
Pascale HASSOUN
 Psychanalyste

Naissance à l'Imaginaire 




...Nous avons, les années précédentes, travaillé sur « le Collectif à venir », ce qui nous a conduit à relire plusieurs séminaires de Jean Oury, mais aussi à revisiter la catégorie de l’imaginaire. L’enjeu des « praxis instituantes » pour reprendre le terme de Dardot et Laval, nous a renvoyés à une première lecture de l’élaboration de Cornelius Castoriadis. Celui-ci produit très tôt la catégorie de l’imaginaire radical, à entendre dans ses deux acceptions : à la racine du sujet, mais aussi dans  son inscription dans les « productions imaginaires du social-historique ». Là où Lacan mettait le symbolique, puis le Réel, au cœur de la problématique du sujet, Castoriadis place donc l’imaginaire radical, manière de se détacher très tôt du structuralisme, de tout déterminisme, et de ce qu’il  appelle « la pensée héritée ». Il s’agit d’un tout autre imaginaire que celui du stade du miroir, puisqu’il évoque entre autres pour l’expliciter la possibilité d’envisager une composition musicale. Il s’agirait d’explorer cette piste de travail mais aussi toutes celles qui nous viennent de notre clinique des psychoses et des états-limites. De fait de nombreux auteurs, dès lors qu’ils se sont confrontés à la clinique, ont produit d’autres conceptions de l’imaginaire : que l’on pense au « premier rassemblement » (coming together) de Winnicott, à  l'espace imaginaire de l'autre scène exploré par Octave Mannoni, à la Gestaltung de J. Oury, et à bien d’autres. Depuis longtemps nous nous y trouvons à notre tour confrontés quand il s’agit de restaurer « l’image inconsciente du corps » abimée d’un patient, sa capacité à rêver, à s’ouvrir à la possibilité de l’amour. L’importance que nous accordons à la narrativité, mais aussi aux productions plastiques des patients, à leur accès à un espace imaginaire fait partie de notre souci quotidien. Notre propre capacité à rêver, fantasmer ce qui se joue dans l’espace du transfert ne saurait se réduire au seul registre du symbolique, alors que nous nous préoccupons de l’ambiance, du sensible et du tact. Enfin nous ne pouvons plus depuis longtemps penser ce qui se joue pour un sujet sans tenter de l’articuler avec ce qui se passe dans le monde, et  donc aux « productions imaginaires du social-historique ». Est-ce une autre manière d’envisager la « double aliénation », concept crucial de la PI ? Sans doute, mais en insistant aussi sur la nécessité actuelle de repenser notre réalité clinique et institutionnelle en prise avec une « nouvelle raison du monde » néolibérale, engendrant une vision réifiée des sujets en souffrance, productrice d’un imaginaire comptable, marchand, où chacun se trouve mis en concurrence avec tous.
Il nous resterait donc à inventer un  autre imaginaire qui permette au sujet de soutenir une utopie concrète se passant de toute terre promise comme de toute réconciliation du sujet avec lui-même. Sans cette utopie, ce mirage nécessaire porté par l’illusion, nous ne pourrions imaginer une vie désirable, ce qui est une des conditions indispensables pour un travail  qui élabore avec la psychanalyse le rapport du sujet à son désir inconscient inaccessible. Patrick CHEMLA



Bibliographie 
- Cornelius  Castoriadis, L’institution imaginaire de la société, Points, Seuil 1975
- Piera Aulagnier, La violence de l’interprétation, aux éditions PUF 2003, 1ère édition 1975
- Jean Oury : Séminaire La décision (Collection Boîte à Outils, Fiac-Institutions) et séminaire Création et Schizophrénie,  Galilée 1989
- Donald Winnicott, Jeu et Réalité, Gallimard 2015.

Textes sur l’imaginaire dans le blog de la Criée 
- Claude Spielmann : "Danger d'Exillusion l'Illusion Résistante"
- Radmila Zygouris : « Fata morgana »
- Octave Mannoni : « Clefs pour l'imaginaire ou l'autre scène »
- Olivier Grignon : « Le réel de l'illusion » extrait de son livre « Le Corps des Larmes », aux éditions Calmann-Lévy 2002.
- Articles et interviews de Castoriadis sur le blog de la Criée (http://lacriee51.blogspot.fr/)

- Livres de Arnaud Tomes
1  Cornelius Castoriadis, L’imaginaire comme tel, avec une très bonne introduction  pédagogique à la pensée de Cornelius  Castoriadis (Hermann 2007)
2 Cornelius  Castoriadis, L’Imaginaire, le Rationnel et le Réel, éd. Demopolis 2015
                                                                      


dimanche 13 novembre 2016

Lundi 21 novembre – Pierre Delion à Thorigny sur Marne

Du muscle à la parole
Le développement psycho affectif de l'enfant

Conférence de Pierre Delion


Lundi 21 novembre 2016 à partir de 13h30.
Centre culturel du Moustier, 1 rue du Moustier
77400 Thorigny sur Marne
N° de Formation 52 49 010 34 49  
      SIRET: 802 194 001 00011

Frais d’inscription : 8 euros
         5 euros (étudiants, sans emploi)
 Règlement par chèque à l’ordre d’AFORISM
AFORISM
HDJ l’Olivier – 13 rue Léo GAUSSON
77400 Lagny/Marne








FIAC - 31ème JOURNÉE NATIONALE, samedi 1 avril 2017

La Fédération Inter Associations Culturelles organise avec l'aide des associations culturelles « AFoRISM » et « LA FENICE »
la 31e JOURNÉE NATIONALE  DE LA PSYCHOTHÉRAPIE INSTITUTIONNELLE  Centre hospitalier « Les Murets » – 94510 La Queue en Brie – Tél : 01-45-93-71-85

LE SAMEDI 01 AVRIL 2017
ART ET FOLIE Enjeux politiques et pratiques soignantes

Inscription individuelle : 90 euros 
Inscription formation continue : 120 euros
Étudiant/retraité/chômeur : 35 euros
email « La Fenice » : lafenice@ch-les-murets.fr 
Email CEMEA (pour les inscriptions) : sante.mentale@cemea.asso.fr
N° agrément CEMEA : 11752895379



L’impérieuse nécessité de la liberté et de la création, ont nécessairement partie liée avec l’expression dont l’histoire est consubstantielle à celle de la psychiatrie. La problématique de l’expression occupe d’ailleurs une place majeure dans notre discipline depuis les années 1970. Dans le sillage de la psychothérapie institutionnelle, elle a pris tout son élan d’être aussi une nouvelle manière de vivre le lien entre l’institution psychiatrique, le champ social et la dimension culturelle. Les ateliers d’expression, que Jean Oury appelait « praticables », proposent des « sites » ou des « scènes » où peuvent apparaitre et se développer de véritables partitions, ouvertes sur l’espace psychique interne, véritable lieu entre le corporel et la réalisation symbolique, entre l’énergie et la représentation. « Est-ce que la frontière entre « normalité » et pathologie a une valeur quelconque dans le domaine esthétique ? » Plutôt que de prétendre cerner les différences entre les « normaux » et les « malades mentaux », il faut essayer de saisir ce qui est en question dans la fabrication de « quelque chose ». J.Oury n’affirmait-il pas : « création et schizophrénie, c’est la même chose ».
D’ailleurs, lorsque la pensée psychotique n’est pas une coquille vide ou une ritournelle, les grands délires, qu’ils soient paranoïaques ou schizophréniques, peuvent présenter un caractère « plein » ou « comblant », pour reprendre les termes de Jacques Lacan dans le séminaire qu’il a consacré aux psychoses. Ce caractère pouvant procurer une jouissance extasiée, parfois érotisée comme en témoigne l’écrit célèbre du président Schreber.
Jacques Derrida évoquait, à propos d’Artaud, « cette démiurgie manuelle à la fois agressive et réparatrice, meurtrière et amoureuse ».
Parviz DENIS

"L'imaginaire dans la clinique", La Criée, Reims

PROGRAMME LA CRIEE 

Année 2016 – 2017 

Ouverture du séminaire de La Criée : Lundi 14 Nov à 21h, à Artaud.


Nous avons, les années précédentes, travaillé sur « le Collectif à venir », ce qui nous a conduit à relire plusieurs séminaires de Jean Oury, mais aussi à revisiter la catégorie de l’imaginaire. L’enjeu des « praxis instituantes » pour reprendre le terme de Dardot et Laval, nous a renvoyés à une première lecture de l’élaboration de Cornelius Castoriadis. Celui-ci produit très tôt la catégorie de l’imaginaire radical, à entendre dans ses deux acceptions : à la racine du sujet, mais aussi dans  son inscription dans les « productions imaginaires du social-historique ». Là où Lacan mettait le symbolique, puis le Réel, au cœur de la problématique du sujet, Castoriadis place donc l’imaginaire radical, manière de se détacher très tôt du structuralisme, de tout déterminisme, et de ce qu’il  appelle « la pensée héritée ». Il s’agit d’un tout autre imaginaire que celui du stade du miroir, puisqu’il évoque entre autres pour l’expliciter la possibilité d’envisager une composition musicale. Il s’agirait d’explorer cette piste de travail mais aussi toutes celles qui nous viennent de notre clinique des psychoses et des états-limites. De fait de nombreux auteurs, dès lors qu’ils se sont confrontés à la clinique, ont produit d’autres conceptions de l’imaginaire : que l’on pense au « premier rassemblement » (coming together) de Winnicott, à  l'espace imaginaire de l'autre scène exploré par Octave Mannoni, à la gestaltung de Oury, et à bien d’autres. Depuis longtemps nous nous y trouvons à notre tour confrontés quand il s’agit de restaurer « l’image inconsciente du corps » abimée d’un patient, sa capacité à rêver, à s’ouvrir à la possibilité de l’amour. L’importance que nous accordons à la narrativité, mais aussi aux productions plastiques des patients, à leur accès à un espace imaginaire fait partie de notre souci quotidien. Notre propre capacité à rêver, fantasmer ce qui se joue dans l’espace du transfert ne saurait se réduire au seul registre du symbolique, alors que nous nous préoccupons de l’ambiance, du sensible et du tact. Enfin nous ne pouvons plus depuis longtemps penser ce qui se joue pour un sujet sans tenter de l’articuler avec ce qui se passe dans le Monde, et  donc aux « productions imaginaires du social-historique ». Est-ce une autre manière d’envisager la « double aliénation », concept crucial de la PI ? Sans doute, mais en insistant aussi sur la nécessité actuelle de repenser notre réalité clinique et institutionnelle en prise avec une « nouvelle raison du monde » néolibérale, engendrant une vision réifiée des sujets en souffrance, productrice d’un imaginaire comptable, marchand, où chacun se trouve mis en concurrence avec tous.

Il nous resterait donc à inventer un  autre imaginaire qui permette au sujet de soutenir une utopie concrète se passant de toute terre promise comme de toute réconciliation du sujet avec lui-même. Sans cette utopie, ce mirage nécessaire porté par l’illusion, nous ne pourrions imaginer une vie désirable, ce qui est une des conditions indispensables pour un travail  qui élabore avec la psychanalyse le rapport du sujet à son désir inconscient inaccessible. 

Patrick CHEMLA



Mardi 29 novembre, Croix Marine, Carentan les Marais

Rencontre Croix Marine de Basse Normandie

Le travail, c'est la santé ... psychique

Salle de théâtre
2 rue de la Halle
50500 CARENTAN LES MARAIS

Marie-Line  LAMARE HAMELIN Secrétaire Association d'aide à la Santé Mentale
Croix Marine Basse-Normandie
Centre de formation Fondation Bon Sauveur de la Manche
50360 PICAUVILLE tél : 06 31 26 07 72


8h45     -  Ouverture
Dr Marc TOULOUSE, Président Croix Marine Basse Normandie, modérateur de la journée
          
- Introduction
Jacques MARESCAUX, Président Santé Mentale France
Xavier BERTRAND, Directeur Fondation Bon Sauveur de la Manche ou son représentant

9h15      - Préambule
Jean Noël LETELLIER, psychologue, FBS de la Manche

9h30      - De l’asile à l’ESAT
Dr Clément BONNET, psychiatre, psychanalyste, Président d’honneur Fédération d’aide à la santé mentale Croix Marine

10h30    - La réadaptation professionnelle au centre de Billiers
Dr Éric MESLIER, psychiatre, centre de réadaptation de Billiers

11h30     PAUSE

11h45    - A propos du travail en milieu protégé
Jacques SERPETTE, Directeur ESAT L’ESSOR, Falaise, Président AFRESAT Basse Normandie, association de formation régionale des établissements et service d’aide par le travail.

12h45  DEJEUNER

14h30    - ESAT de Béthanie, projection documentaire
Jean GOUAULT, Directeur ESAT Béthanie, FBS de la Manche et son équipe
Rémi MAUGER, journaliste FR3 Normandie

16h00    - Table ronde : L’insertion des personnes handicapées psychiques en milieu de travail ordinaire
Intervenants de la journée et,
Régine HASLEY ADAM, assistante de service social, FBS de la Manche
Séverine CHARTRAIN, responsable SAMETH 50
Daniel BARDOU, coordinateur HANDIPACTE Basse Normandie     

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La revue Institutions a pour objet 
de fédérer le travail des associations culturelles
du personnel soignant en psychiatrie 
engagé dans toute institution, 
convaincu que "pour soigner les malades, 
il faut d'abord soigner l'hôpital".

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19 novembre, Psypropos, Orléans

Accueil et hospitalité : partager l'invention du quotidien

Musée des Beaux-Arts
06 62 17 58 38


Accueil des participants : 10h
Modération de la matinée  : Marie-Christine Hiebel-Barat et Elisabeth Batier

10h30 : Jean-Pierre CAVALIER (Délégué Régional de la CIMADE) « Peut-il y avoir société sans hospitalité ? »
11h10 : Débat
11h20 : Monique TRICOT (Psychanalyste, membre du Cercle Freudien) « L'hospitalité du transfert »
12h : Débat
12h10 : L’Arbrapalabre (maison verte, avec Marc Ledoux) : « L’accueil du tout petit dans une Maison verte : un accueil subversif ? »
12h50 : Débat                         

13h : Pause déjeuner
Modération de l’après-midi : Marie-Christine Hiebel-Barat et Sylvie Misek 
14h 30 : Anne GOTTMAN (Sociologue, Directrice émérite au CNRS-CERLIS) « L’hospitalité, les mœurs et le droit. »
15h10 : Débat
15h 30 : Didier DAENINCKX (Romancier) : « De Saint-Denis à Saint-Alban »
16h10 : Débat
16h : Yacine AMHIS (Psychiatre, psychanalyste, La Criée, Reims) : « Témoigner dans la clinique. »
16h40 : Débat
17h 30 : Clôture de la Journée

16, 17, 18 novembre, Paris La Villette

17èmes rencontres vidéo en santé mentale

Cité des Sciences et de l'Industrie

jeudi 1 septembre 2016

26, 27 et 28 octobre 2016 à Bruxelles

Les débordements de la santé mentale

Le monde bouge, les temps changent, ce n’est plus comme c’était avant....Au-delà du classique constat désabusé posé depuis toujours par ceux qui vieillissent, les indices foisonnent pour soutenir l’hypothèse d’un réel changement de paradigme : tout se redéfinit, les genres, les contacts sociaux, l’espace, le temps, les déplacements, le langage, les objets… Tout bouge autour de nous...Avec quel effet sur les sujets, sur les normes, sur les limites, sur la souffrance psychique et ses traitements, sur des concepts aussi, qui ont fondé la réflexion de notre discipline ?
Ce congrès nous invitera à nous pencher et à nous arrêter un moment sur quelques thèmes, moments, inquiétudes, ressources tels que les déclinent dans leur réflexion et leur action des personnes avisées à propos des débordements actuels de la santé mentale. Signifiant à entendre dans plusieurs sens, comme le signe de quelque chose qui nous déborde, et comme celui d’invitation à nous dépasser

(informations, inscriptions en ligne) 

Théâtre Saint-Michel, Etterbeek 
Rens. : Ariane Coppens, 
Centre de documentation de la Ligue Bruxelloise Francophone pour la Santé Mentale, 

Rue du Président 53 –1050 Bruxelles
Tél : 02.501.01.20
E-mail : psycendoc.lbfsm@skynet.be

21 et 23 octobre 2016 à la clinique de La Borde

Rencontres 

Pédagogie et Psychothérapie Institutionnelles 2016

Clinique de la Borde – 41700 Cour-Cheverny

Dimanche 16 octobre à Montreuil

Collectif des 39
L’enfance effacée ?... Résister, inventer

Meeting politique et poétique
de 9h à 18h

La Maison de l’Arbre, 9 rue François Debergue
Montreuil 93
M° Croix-de-Chavaux, ligne 9

15 et 16 octobre 2016 à Paris

26e Salon de la Revue à Paris

Halle des Blancs-Manteaux, 48 rue Vielle-du-Temple, 75004 
Entrée gratuite 


La revue Institutions y sera représentée

14 et 15 octobre 2016 à Marseille

L'association l'AMPI
Association Méditerranéenne de Psychothérapie Institutionnelle
vous invite à ses journées de Colloque à Marseille sur le thème :

Le souci des soignants 

Formation continue
Secrétariat : 04 91 96 99 93

1er Octobre à Blois, Psypropos

PSYPROPOS 

Accueil et hospitalité : partager l’invention du quotidien

Alors que l’économie de marché ultra libérale s’est débarrassée de presque toutes les barrières douanières, nous assistons dans les relations humaines à des replis identitaires massifs derrière des frontières nationales restaurées à la hâte, pour stopper la progression de réfugiés jetés en famille sur les chemins de l’errance fuyant les guerres, la peur et la misère.
Ces enfants abandonnés à leur infortune au pied de barbelés frontaliers, nos enfants, quel monde pourront-ils construire demain avec les autres devenus hommes ? Entre accueil et rejet, hospitalité et hostilité, le sérieux et l’éthique (Kierkegaard) doivent prévaloir: « celui qui ne fait pas réponse ne perçoit pas la parole » disait Martin Buber, penseur universaliste du dialogue. A défaut, bien des situations de méfiance et de défiance envers autrui pourraient compromettre toute éthique de civilité.
Les conduites et modalités organisationnelles économiques et financières des échanges marchands ont de tous temps modalisé les rapports humains. L’accueil et l’hospitalité ne sont-ils pas aujourd’hui soupesés à l’aune des pertes et profits et de la balance bénéfices-risques des procès industriels qui gèrent les ressources humaines ?
La conception même de l’humain est touchée par ce mimétisme objectivant lorsque la production d’un enfant conforme au désir des adultes peut leur être de plus en plus garantie par la science, faisant craindre à certains un eugénisme radical. A l’école, son comportement devra être adapté, docile, son désir cadré, sa future employabilité dépendra de sa capacité à se vendre dans la concurrence qui l’oppose déjà à « l’autre ».
La maitrise du vouloir et le vouloir maitriser tendent à réduire la tolérance aux manifestations d’un écart, d’une altération face à un idéal imaginaire épuré qui est proposé, vendu, comme matériellement réalisable par les entrepreneurs et les décideurs. 
Le débat fait rage entre uniformisation identitaire et altérité. La xénophobie se manifeste quand les diverses hypothèses de civilisation voudraient imposer leur modèle comme idéal. La phobie se saisit de l’altérité pour la projeter hors de soi alors qu’elle est constitutive de la singularité de chacun. «Le désir de l’homme, c’est le désir de l’Autre» disait Lacan en appui sur Hegel. Le même et l’autre se dialectisent en chaque humain dans une auto production qui est une auto création en croissance. H.G. Gadamer souligne l’étymologie commune de créer et croître.
Accueil et hospitalité sont le site de cette croissance qui n’est rien d’autre que le processus d’humanisation de chaque homme au contact d’autres hommes. Entre identification («J’ai hâte de me voir semblable à l’autre, faute de quoi pourrais-je être» Lacan), disparité subjective et émergence du singulier, se déploie l’existence humaine, elle a son site dans «l’événement avènement qui ouvre le monde», nous propose Henri Maldiney. Roland Barthes disait l’importance de veiller à «Humaniser les relations humaines». 
Au cours des Journées de l’année 2016, Psypropos abordera ces questions sociales, sociétales et microsociales. De quelle façon chacun peut-il dans son exercice statutaire demeurer en prise sur la nécessité éthique d’une «invention du quotidien» (Michel de Certeau)? Ne s’agit-il pas d’inscrire du nouveau dans le cheminement partagé avec les autres? C’est la question de base, que chacun exerce  son humanité dans les champs de la justice, la pédagogie, la santé, l’éducation, le travail, l’art ou la culture.
Ce partage créatif de l’invention du quotidien doit être recherché en toutes circonstances pour que le sens de l’existence se manifeste dans le vécu personnel de chacun et que la discorde (Pindare) ou la «culpabilité objective» (Freud) ne déclenchent pas la destrudo dans son vacarme, ou tragiquement à notre insu, à bas bruit.


À l’auditorium de la bibliothèque Abbé Grégoire

Contacts : 06 62 17 58 38 – 02 54 79 77 74 – 

30 septembre - 1er octobre Paris

Journées de l’Appel des Appels, 

La sécurité est ailleurs

Coupole Niemeyer, 2 place du colonel Fabien, 75019


Paru dans Libération le 8 février 2016.
Depuis trente ans, les lois antiterrorisme se sont multipliées, souvent en réaction directe à des attentats meurtriers. De la première loi antiterroriste de 1986, initiée par Charles Pasqua, jusqu’aux lois de novembre 2014 et de juillet 2015, les gouvernements n’ont eu de cesse d’accroître les dispositifs sécuritaires, au motif de protéger les libertés publiques. Les événements tragiques de l’année 2015 ont rendu plus que jamais nécessaire une réflexion citoyenne sur leslibertés publiques et privées dans une démocratie qui ne saurait faire l’impasse sur la sécurité. Aucun gouvernement ne peut ignorer la question de la nécessaire sécurité, dans la réalité de sa mise en place comme dans les sentiments qu’elle inspire. En démocratie, cette question conditionne la liberté elle-même.